La « legaltech » bouleverse le marché traditionnel du droit – LexWeb

La « legaltech » bouleverse le marché traditionnel du droit

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Née aux Etats-Unis au début des années 2000, le mouvement de la LegalTech émerge depuis quelques années en Europe. Que ce soit en France, en Espagne ou encore en Italie, plusieurs Legal startups s’implantent sur le marché du droit. Ces entreprises émergentes viennent bousculer de plein fouet les habitudes des acteurs historiques du secteur juridique.


S’inspirant tout droit des business models lancés aux Etats-Unis à l’image de la  legal startup Formaldocs en Espagne, le leitmotiv de ces plateformes est de démocratiser l’accès au droit. Legal Zoom, Rocket Lawyer, Legal Macth ont lancé le mouvement du « Do it yourself juridique » made in US. L’impulsion de la vulgarisation du droit est rendue possible grâce à l’automatisation par l’intelligence artificielle des procédures ainsi que des documents juridiques.

En France, plus d’une soixantaine de startups se sont lancées sur le marché. Alors, comment font ces nouveaux acteurs pour se mettre à la portée des « consommateurs du droit » ? Ils ont choisi un canal où l’avocat n’était jusqu’alors que peu présent : internet.

Ces plateformes désacralisent le rapport au droit et à l’avocat grâce à la mise en ligne de sites web conçus à l’image d’un site marchand. Ces boutiques en ligne permettent alors de capter les internautes qui, naturellement, ne se tournent pas vers un avocat lorsqu’ils sont confrontés à une problématique juridique. Captain Contrat, LegalStart, LegaLife, Solulaw, Legalup, Lawcracy, Le droit pour Moi, ou encore Document Juridique, sont autant d’acteurs qui viennent capter les questions des internautes, et tentent d’y répondre via leurs solutions juridiques online.

Ces sites web sont imaginés comme de véritables sites e-commerce. Des éléments stratégiques tels qu’une expérience utilisateur optimale, des fonctionnalités user friendly, des offres markétées, ou encore un temps de chargement des pages optimisé sont finement étudiés par ces nouveaux acteurs. La mise en place d’AB Testing venant parfaire le tout, les legal startups rivalisent d’ingéniosité pour capter des clients désireux de solutions digitales pour gérer leurs problématiques juridiques du quotidien.

Pour autant, face à une forte concurrence sur le web, un site internet au design épuré associé à une bonne ergonomie ne suffisent plus pour obtenir un trafic qualifié. Le référencement (SEO et SEA) reste un point clé à travailler. Ainsi, c’est une véritable guerre que se lancent les legalstartups en achetant ces précieux mots-clés afin de bénéficier d’un bon référencement sur Google. « Rédaction statuts SAS », « Modèle injonction de payer », ou encore « Dépôt de marque en ligne » sont autant d’exemples pour lesquels on retrouve l’achat de mot clés par certains acteurs de la LegalTech.

Grâce à cette stratégie, ils captent des demandes ultra-qualifiées d’internautes à la recherche de documents juridiques ou de mise en relation avec un avocat.

L’enjeu et la priorité pour les avocats est de devenir acteurs de la révolution numérique, dans un marché du droit concurrentiel afin de réussir à se positionner comme une véritable boutique d’avocats en ligne. Pour cela, il sera nécessaire d’investir le web et d’utiliser les mêmes outils de webmarketing à l’image des nouveaux acteurs e-juridiques.

Blandine Jugé

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Blandine Jugé est diplômée d’un Master 2 en Droit des assurances de l’Université Montesquieu Bordeaux IV ainsi que du Mastère Spécialisé Entrepreneurs de Grenoble Ecole de Management. Dans le cadre de ses études, Blandine a rédigé une thèse professionnelle sur la digitalisation du droit, et l’essor de la legaltech.
En 2014, elle a collaborée pendant deux ans au développement  du site web Carrières-Juridiques.com à l’international en lançant notamment le site Carrers-in-Law au Belux. 
Depuis 2016, Blandine a rejoint le groupe des Editions Lefebvre Sarrut en qualité de Chef de Projet au sein de la filiale innovation du groupe. 
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Une réflexion sur « La « legaltech » bouleverse le marché traditionnel du droit »

  1. Je trouve que c’est un mal pour un bien, surtout au niveau de la clientèle. En ce moment, surtout suite à la situation sanitaire qui a sévi dans le monde, le numérique est devenu incontournable dans ce domaine.

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