Dans le cadre de mon cours sur la recherche juridique à l’ère des legaltech, dispensé à l’École des Hautes Études Appliquées du Droit (HEAD), j’ai eu le plaisir d’accueillir Maître Débora Cohen. Cette intervention, réalisée dans un contexte de mutation numérique accélérée, a offert aux étudiants une perspective renouvelée sur les outils de recherche et les pratiques juridiques contemporaines.
Maître Cohen, avocate en droit du numérique au sein du cabinet DC AVOCAT et Déléguée à la Protection des Données (DPO), intervient également comme enseignante en RGPD et exerce des fonctions de mandataire pour des artistes et auteurs, notamment auprès d’influenceurs du secteur médical. Maître Cohen partage une expérience professionnelle transversale qui conjugue conseil, contentieux et gestion des risques liés aux nouvelles technologies.
Lors de son intervention, Maître Cohen a souligné que la période de pandémie a constitué un tournant décisif dans sa pratique. Confrontée aux confinements successifs et à une digitalisation accrue des services, elle a su exploiter ces circonstances pour restructurer et développer son activité. Ce contexte a ainsi accéléré l’adoption de solutions numériques dans le domaine juridique.
MODERNISATION DE LA RECHERCHE JURIDIQUE
Selon elle, la recherche juridique ne peut plus se réduire aux traditionnels Dalloz ou LexisNexis. Les professionnels du droit se doivent aujourd’hui de diversifier leurs sources d’information. Elle met en avant l’intérêt croissant pour les newsletters spécialisées, qui assurent une veille automatisée et ciblée, ainsi que pour les réseaux sociaux professionnels, comme LinkedIn, qui sont devenus de véritables plateformes d’échanges et d’analyses sur l’actualité juridique. Par ailleurs, elle insiste sur l’utilité progressive des legaltechs, qui, bien que leur intégration soit encore en développement dans certaines structures, offrent des outils indispensables pour automatiser certaines tâches de recherche et de conformité.
Pour approfondir ces thématiques, les lecteurs intéressés peuvent s’abonner à la newsletter mensuelle de Maître Cohen, disponible sur le site de son cabinet, DC Avocat. https://www.dcavocat.com/page-newsletter
DÉLÉGUÉ À LA PROTECTION DES DONNÉES : UN MÉTIER D’AVENIR
L’intervention de Maître Cohen a été l’occasion de faire un point sur l’évolution du métier de Délégué à la Protection des Données (DPO), sept ans après l’entrée en application du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) en 2018. Si cette réglementation a profondément modifié les pratiques des entreprises et institutions en matière de gestion des données personnelles, le rôle du DPO demeure en pleine structuration.
Les obligations imposées par le RGPD ont rendu indispensable la présence d’un référent dédié à la protection des données dans de nombreuses organisations. Pourtant, la fonction peine encore à trouver un cadre clairement défini. Maître Cohen a souligné qu’au-delà du respect formel du règlement, les défis restent nombreux : manque de moyens dans certaines entreprises, difficulté à faire appliquer les règles en interne, ou encore rôle parfois cantonné à une fonction symbolique, sans réel pouvoir décisionnel.
Malgré ces défis, la demande pour des experts en protection des données ne cesse d’augmenter. De plus en plus de juristes, avocats ou consultants spécialisés se forment pour répondre aux besoins croissants des entreprises confrontées à des exigences de conformité de plus en plus strictes. L’intervention de Maître Cohen a ainsi permis aux étudiants de mesurer l’importance croissante de cette fonction et son rôle clé dans l’environnement numérique actuel.

Cette intervention a offert aux étudiants une perspective enrichissante sur les défis et opportunités liés à l’intégration des technologies numériques dans la pratique juridique, renforçant ainsi l’importance de l’adaptabilité et de la formation continue dans ce domaine en constante évolution.
Je remercie chaleureusement Maître Débora Cohen pour sa généreuse intervention lors de mon cours sur la recherche juridique à l’ère des legaltech à l’École des Hautes Études Appliquées du Droit (HEAD). Son partage d’expérience a été une source d’inspiration pour nos étudiants.
Vincent Gorlier
LW