“Neknomination” – LexWeb

“Neknomination”

"Neknomination"

 “Neknomination” ((terme inspiré de l’expression anglaise “neck your drink”, que l’on pourrait traduire par « bois cul sec »)), quésaco me direz-vous ? Alors non, il ne s’agit pas du dernier monstre des Pokemon, mais bien d’une nouvelle tendance venue d’Australie, qui consiste à se filmer en buvant un verre d’alcool cul sec et à partager sa vidéo sur le net avant de désigner sur les réseaux sociaux trois de ses amis qui devront faire de même. Si les plus de 25 000 fans de la page Facebook « Neknomination – France » trouvent ce jeu très amusant, on déplore plusieurs décès attribués à cette pratique.

 

À bord d’une voiture, dans un aquarium ou sur une planche de surf, toutes les occasions sont bonnes pour lever le coude et relever les défis lancés par ses amis. Cependant, cette tendance qui touche particulièrement les adolescents a fait déjà pas moins de cinq victimes outre-Manche, qui ont succombé à des accidents vasculaires cérébraux ou à des comas éthyliques. Mais qui est le coupable de ce gage d’alcoolisme ? Je vous propose quelques pistes à explorer à travers le droit français :

Dans un premier temps, on pense immédiatement (ou pas) à l’article 227-19 du Code pénal, qui punit de deux ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende la provocation de mineur à la consommation “habituelle et excessive” de boissons alcoolisées. Et la peine est portée à trois ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende si la personne que l’on provoque à adopter un comportement dangereux pour sa santé est un mineur de moins de quinze ans.

Dans un second temps on pense (ou toujours pas) à l’article 223-13 du Code pénal, qui punit la provocation au suicide de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende, peines portées à cinq ans et 75 000 euros d’amende si la victime est un mineur de quinze ans. Cependant, pour être punissable, cette provocation doit inciter une personne à passer à l’acte, en lui fournissant les moyens d’accomplir son geste. Toutefois certains exemples malheureux nous prouvent qu’il est difficile pour les juges d’apprécier cette provocation au suicide. Ainsi, il a été jugé que la remise d’une arme à une personne tenant des propos suicidaires pouvait avoir un effet dissuasif et ne constituait pas une provocation ((TGI de Lille, 5 avril 1990)). Malheureusement dans cette affaire la personne avait utilisé l’arme pour se donner la mort.

L’incitation à boire ou le fait de fournir les boissons alcoolisées pour jouer au “Neknomination” peut-il ou doit-il être réprimé ? Qui est le responsable des victimes de ce jeu ? Sur la liste des suspects on retrouve Internet, les internautes… mais le véritable coupable serait-il la victime elle-même?

 LW

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2 réflexions sur « “Neknomination” »

  1. Juste le fait d’entendre ces mots « cul sec » me fait déjà froid aux dos. Laissez-moi vous raconté une histoire drôle les amies : la semaine dernière, on m’avait forcé à boire en cul sec et je me suis pissé dessus.

  2. Lorsqu’on parle des mineurs, presque toutes les choses sont interdites, mais on voit encore des gamins et des gamines qui sortent la nuit. Est-ce la faute de leurs parents où je ne sais pas ?

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