L’intelligence artificielle insuffle un vent nouveau au sein du secteur juridique, qui, pour l’heure, reste encore réticent face à cette technologie innovante. Toutefois, ce n’est pas le cas de PwC Société d’Avocats qui a mis en place dans sa structure d’exercice un chatbot juridique et fiscal. L’équipe de PwC Société d’Avocats a eu la gentillesse de répondre aux questions de LexWeb sur l’introduction de l’intelligence artificielle dans le monde du droit et sur les fonctionnalités offertes par leur chatbot
1 Pouvez-vous nous présenter le cabinet PwC Société d’Avocats ?
Avec plus de 500 avocats et professionnels, dont plus de 65 associés, à Paris et dans les capitales régionales (Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Strasbourg, Toulouse), PwC Société d’Avocats est un cabinet pluridisciplinaire en matière de droit fiscal, droit des affaires et droit social, en combinant si nécessaire nos expertises avec celles des autres métiers de PwC (audit et commissariat aux comptes, expertise comptable, stratégie, consulting, transactions).
Nous avons intégré la dimension du change et de l’innovation à nos activités, afin de rester en pointe et permettre à nos clients d’obtenir un service adapté évidemment, à leurs enjeux, en étant capable de s’adapter à leurs contraintes et à leurs environnements.
2. Pouvez-vous définir ce qu’est un chatbot ?
Un chatbot est une solution qui permet de répondre à des questions faciles à anticiper, récurrentes et simples sur des sujets qui peuvent être consommateurs de temps, mais simplement résolus. Le collaborateur pose une question dans un chat automatisé et reçoit instantanément une réponse qui peut l’orienter vers les bonnes réponses, ou pour le moins ouvrir des pistes de réflexions.
3. Pourquoi les chatbots sont-ils utiles à la profession d’avocat ?
Nous avons identifié des axes d’utilisation variés. Pour nos clients, pour les directions juridiques ou fiscales, les activités concernées sont plutôt liées à des questions internes, où trouver des documents, retrouver des processus, identifier les bons interlocuteurs au sein des différentes directions/ services d’un groupe. Ces réponses automatiques libèrent du temps pour se consacrer aux tâches à plus forte valeur ajoutée. Il est également possible d’intégrer des réponses à des questions plus techniques afin de trouver des jurisprudences, des articles et des références spécifiques, voire des positions juridiques et fiscales retenues pour l’ensemble d’un groupe.
4. Quelles sont les fonctions du chatbot mis en place par PwC Société d’Avocats ?
Dans le cadre de PwC Société d’Avocats, nous avons couvert des sujets liés à des questions simples, fiscales ou juridiques. Plus largement, des sujets RH, IT et support en général sont aussi couverts par un Chatbot au sein de PwC. Cela permet de décharger les services supports et de les réorienter vers des questions ou des problématiques complexes à plus forte valeur ajoutée.
Les questions auxquelles le Chatbot répond peuvent être des informations basiques, orienter vers des documents, des modèles ou des réponses à certaines interrogations.
5. PwC Société d’Avocats a-t-il eu une utilisation accrue des chatbots du fait de la crise de la Covid 19 ?
Notre processus de transformation avait été initié bien avant la crise sanitaire, mais cette dernière a été un accélérateur dans l’usage de ce type d’outils par une population plus large.
6. Qu’elle peut être selon vous l’utilité de l’intelligence artificielle pour les avocats aujourd’hui et à l’avenir ?
Au-delà de l’intelligence artificielle, nous sommes convaincus de l’importance des nouvelles technologies et de leur intégration au sein des activités de notre cabinet. L’utilisation de l’intelligence artificielle transforme déjà nos façons de travailler, en permettant de recentrer nos activités sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. Cela interroge évidemment des sujets de formation, d’organisation de nos équipes qui doivent intégrer des profils parfois mixtes. Cela nous permet aussi de proposer des offres différenciées à nos clients, en proposant des missions qui étaient impossibles à réaliser « humainement » auparavant. Nos avocats se forment à ces nouveaux outils, et créent des activités dites hybrides afin de bénéficier du meilleur des deux mondes.
Merci à Coline Alméras-Vaillant, Manager et Isabelle de la Gorce Avocat Associée PwC Société d’Avocats pour cette interview.
Vous pouvez retrouver PwC Société d’Avocats à cette adresse https://www.pwc.fr/
LW
Vu la situation dans laquelle nous sommes actuellement, je suis on ne peut plus d’accord avec cette initiative de PwC Société d’Avocats. Et ce ne sont pas seulement les membres du groupe qui en bénéficiera, mais les clients également, et encore plus mêmes.
Puisque vous êtes déjà des experts dans ce domaine. Est-ce que vous pouvez me donner une procédure à suivre pour déposer un document électronique (Vidéo, photos, etc.), car on m’a dit que cela est devenu interdit ?
Pour moi, si une machine permet de détecter l’origine d’une menace, cela veut dire qu’elle est aussi capable de créer une attaque et de contourner les systèmes de défense mis en place. On peut dire que l’IA sera bientôt notre nouvel ennemi.
Dans quelque année, on peut remplacer les juristes par des robots. Et beaucoup de personnes seront condamnées par ces derniers. Oui, il n’y a pas du mal à évoluer, mais cela ne veut pas dire qu’il faut accepter une telle chose.